Résumé :
Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s’appellent Norah, Fanta, Khady. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.
Trois femmes puissantes. Aucune des trois n’est pourtant projetée dans une situation enviable.
La première, Norah, a grandi en France avec sa mère et sa sœur après que son père les a abandonnées pour retourner vivre en Afrique avec leur jeune frère. Trente ans plus tard, il la convoque dans le village africain où il a fait fortune dans le tourisme, pour lui demander son aide. Norah va quitter Paris, sa famille, sa carrière d’avocate pour cette visite à son père. Ces retrouvailles plus que malaisées entre le père et la fille se révèlent devenir, pour elle, une épreuve de vérité qui met en péril son couple, sa relation avec sa propre fille, sa mémoire, sa raison même – sa vie toute entière.
Fanta, elle, a quitté son Sénégal natal pour suivre son mari, Rudy, en France. La voilà désormais qui se morfond et s’étiole dans une province française sans grâce, dans une vie ordinaire, étroite, médiocre – du moins est-ce ainsi que Rudy voit les choses, et c’est par la seule voix intérieure de ce dernier, pétrie de culpabilité et d’amertume, qu’il nous est donné de connaître Fanta.
Enfin, voici Khady, jeune Africaine, plus simple et plus terrienne. Chassée par sa belle-famille après la mort de son mari, elle est contrainte à l’exil, la solitude, la pauvreté, le désespoir. Elle va errer, se prostituer pour manger, et voyager jusqu’à la côte d’où on lui a promis de l’embarquer clandestinement vers l’Europe. Son histoire est peut-être la plus belle, et elle, la plus obstinée, la plus fière de ces trois femmes aux prises avec le monde qui s’ouvre à elles et en quête d’un monde qui leur appartient.
Qui est Marie Ndiaye ?
Marie Ndiaye naît le 4 juin 1967 à Pithiviers, dans le Loiret, d’un père sénégalais et d’une mère française. Son père quitte la France pour l’Afrique, l’année suivante. Elle grandit en banlieue parisienne, où sa mère l’élève seule, avec son frère Pap NDiaye. Dès l’âge de 12 ans elle commence à écrire. Elle est en terminale quand elle est remarquée par Jérôme Lindon, fondateur des éditions de Minuit, qui publie son premier roman Quant au riche avenir (1985).
A la suite de ce premier livre, elle reçoit une lettre d’un lecteur qui n’est autre que Jean-Yves Cendrey, pas encore écrivain. Il deviendra son époux et le père de ses trois enfants.
En 1988, Marie NDiaye publie Comédie classique (POL). Puis ce sera La Femme changée en bûche (Minuit), En famille (Minuit, 1991) ou encore La Sorcière (Minuit, 1996). Elle reçoit le Prix Femina en 2001 avec son roman Rosie Carpe.
A côté de son œuvre romanesque, Marie NDiaye compose des ouvrages pour la jeunesse, comme La Diablesse et son enfant ou Le Souhait (Ecole des loisirs, 2000 et 2005) ; et aussi des pièces de théâtre. Sa pièce Papa doit manger figure au répertoire de la Comédie-Française.
En 2007, elle part vivre à Berlin avec toute sa famille, trouvant, dit-elle, « monstrueuse la France de Sarkozy », à cause de « cette atmosphère de flicage, de vulgarité… »
Elle reçoit le prix Goncourt 2009 pour Trois Femmes puissantes (Gallimard).
Elle qui rejette l’étiquette d’africaine, de métisse et même d‘auteur francophone, retrouve cependant le chemin de l’Afrique, où se déroule, pour une bonne part, Trois Femmes puissantes.